Madagascar, nom officiel: République de Madagascar 

Hymne national

Composition de la population et estimation: 

Malgaches, dont: Antaifasy, Antaimoro, Antaisaka, Antakarana, Antambahaoka, Antandroy, Antanosy, Bara, Betsileos, Betsimisarakas, Bezanozzano, Mahafaly, Merina (Hovas), Sakalava, Sihanaka, Tanala, Tsimihety,Vezo. Aussi: Karana, Français, Créoles, Comoriens. Toutes les ethnies

Langues officielles: 

Français, malgache, et depuis le référendum de 2007 l'Anglais. (Idiotie qui n'a que le but de diminuer l'influence française, quand on sait que l'anglais n'est pratiqué que par une minorité). Hova et autres dialectes: Dictionnaire: Français / Malgache / Français.

Religions:

Croyances indigènes 52 % Chrétiens 41 % Musulmans 7 % 
Certaines données peuvent être différentes de celles contenues dans les pages de statistiques, les estimations ci-dessus datant de 1999 

Régime politique:

République Indépendance 26 juin 1960 (séparation de la France) 
Constitution en vigueur 19 août 1992 
Droit de vote Suffrage universel (à partir de 18 ans) 
Membre de 
ACCT, ACP, BAFD, CCD, FAO, G-77, AIEA, BIRD, OACI, CCI, CISL, OIC, ICRM, FIDA, IFRCS, OIT, FMI, OMI, COI, INTELSAT, INTERPOL, CIO, ITU, MNA, OAU, ONU, CNUCED, UNESCO, HCR, ONUDI, UPU, CMT, FSM, OMS, OMPI, OMM, WTOO, WTRO 

Economie:

PIB par habitant 243 dollars (1992)
PIB3,35 milliards de dollars (1993 estimation) 
Budget de l'État (en millions de dollars U.S.)
Recettes publiques 250 (1991)
Dépenses publiques 265 (1991)
Unité monétaire l'Ariary(exemplaire de la billetterie) remplace depuis 2003 le franc malgache ( fmg ) - 1 Ariary vaut 5 Francs (fmg) - 1€ varie entre 2600 et 2800 Ariary soit 13 à 14.000 fmg >>> change & Calculette

Exportations

Café, vanille, clou de girofle, crustacés, sucre, produits dérivés du pétrole

Importations

Produits manufacturés intermédiaires, biens d'équipement, pétrole, biens de consommation, denrées alimentaires.

Principaux partenaires à l'exportation

France, États-Unis, Allemagne, Japon, Fédération de Russie

Principaux partenaires à l'importation

France, Allemagne, Japon, Royaume-Uni, Italie, Pays-Bas

Industries et services

Produits de l'agriculture (conserveries, fabriques de savon, brasseries, tanneries, raffinerie de sucre), biens de consommation (textile, verrerie), ciment, automobile, papier, pétrole.

Agriculture

Cultures commerciales: café, vanille, canne à sucre, clou de girofle, cacao; Cultures vivrières : riz, manioc, fèves, bananes, arachides. Élevage. Production de riz quasiment auto-suffisante.

Ressources naturelles
Graphite, chromite, charbon, bauxite, sel, quartz, pierres semi-précieuses, mica, poissons  ;

Tourisme

Monde socio-économique 

Si Madagascar est riche de sa diversité dans tous les domaines, il lui est difficile d'en tirer les bases d'un développement solide et dynamique. Les ressources naturelles sont nombreuses, mais quantitativement insuffisantes. L'équilibre écologique, généralement fragile, est compromis par la déforestation. Le sous-sol contient une grande variété de minerais, du graphite à l'or, en passant par les pierres semi-précieuses, mais les gisements de faible importance, ne sont que rarement exploitables. Le second handicap du pays est l'insuffisance des moyens de communication internes, qui limite l'intégration économique. Enfin, Madagascar est éloignée des grandes zones de consommation que sont l'Europe et l'Amérique du Nord. Cette situation géographique pèse lourdement sur les coûts de transport.
Certaines activités sont cependant plus développées que d'autres. Riz et manioc dominent en matière de cultures vivrières, canne à sucre et café l'emportent pour les cultures industrielles ou d'exportation. Madagascar exporte aussi de très nombreux produits à forte valeur unitaire (vanille, girofle, poivre, huiles essentielles, litchi...), concurrencés, pour la plupart, par des composés de synthèse. L'élevage, dont la place symbolique est considérable dans la société malgache, est très largement consacré aux bovins (zébus), même si de nouvelles productions (foie gras, œufs de caille) apparaissent. Le potentiel que représente la pêche reste encore insuffisamment exploité. Parmi les ressources minérales, seuls la chromite et le graphite font l'objet d'exportations significatives. L'industrie, pour sa part, est constituée de P.M.E. modestes, tournées principalement vers le marché intérieur, et concentrées pour plus de la moitié à Antananarivo. Elle représenterait environ le cinquième du P.i.b. Le tourisme, sur lequel de grands espoirs sont fondés, nécessite pour son développement d'importants investissements hôteliers et la mise en place d'un réseau de charters.
La politique économique a pris, après la « révolution » de 1972, un virage résolument nationaliste et socialiste (nationalisations, sortie de la zone franc), s'accompagnant d'une accélération des investissements. La crise mondiale a mis en évidence les faiblesses du système (lourdeur administrative, endettement exagéré, déficits des finances publiques, inflation) et a conduit à adopter les remèdes préconisés par le F.M.I. et la Banque mondiale, c'est-à-dire l'austérité et la libéralisation. Des résultats appréciables en termes de P.i.b. ont été obtenus à partir de 1990, avec cependant de sensibles variations selon les années. Mais les inégalités de revenus se sont aggravées, rendant le climat social plus tendu, particulièrement dans les villes

Toutes les ethnies de Madagascar

Véritable casse-tête ethnologique, le mystère du peuplement de Madagascar est encore aujourd’hui une véritable énigme. Les populations des Hautes Terres sont concentrées dans le centre riche et fertile de la Grande Île. Merina, Betsileo, Sihanaka, Bezanozano, Tanala et Zafimaniry sont les six ethnies qui composent cette population. Aujourd’hui encore, l’histoire des Merina est la mieux connue car elle commença d’être étudiée dès la seconde moitié du siècle dernier. Le point commun entre ces six ethnies est le refus de rompre avec le passé et les tombeaux sont partout présents, au cœur des villages, non loin des maisons ou isolés dans la nature, sur des collines. Ils sont le lien entre deux mondes : celui des vivants et celui des morts. Entretenus, souvent décorés et sculptés, parfois entourés de murs et de jardins, certains sont de véritables œuvres d’art issues du culte des morts. Propre aux hautes terres, la plus célèbre des traditions populaires est sans doute celle des hira gasy ou arts malgaches. Depuis plusieurs siècles, les comédiens et artistes de ce théâtre rural, vêtus d’une redingote rouge et d’un grand canotier pour les hommes, de longues robes et ombrelles colorées pour les femmes, sillonnent les hauts plateaux de Madagascar pendant la saison sèche et se produisent dans villes et villages pour le plus grand bonheur de tout un peuple. Créé par le grand roi Andrianampoinimerina et perpétué par d’autres souverains et reines, l’hira gasy a joué un rôle primordial dans la communication entre les peuples et les rois, avant de devenir un rituel immuable au fil des siècles

Les Ethnies plus importantes sont au nombre de dix-huit.

Antakarana (ceux qui peuplent la montagne rocheuse) A l'extrême Nord, d’Ambilobe au Cap d’Ambre, les Antakarana ou sont établis dans le massif de l’Antakarana, dans la région d’Antsiranana.
Ayant subi de nombreuses invasions et colonisations, ce peuple est aujourd’hui très métissé et constitué de peu d’individus. Leurs origines : Les Antakarana seraient originaires d’une branche Sakalava qui aurait occupé l’extrême Nord de la Grande Île au XVIIème siècle. Le fondateur du royaume Antakarana, Andriantsirotso serait descendant du Prince Sakalava Kozobe. Le massif de l’Antakarana, comprenant de nombreuses grottes et Tsingy ou pics rocheux calcaires, aurait servi de refuge providentiel au peuple Antakarana lors des nombreuses guerres et sièges qui ont secoué cette région de Madagascar. Ce massif est également un lieu de repos éternel pour les premiers rois de la région et abrite leurs sépultures.

Antandroy (ceux qui vivent dans les épines) Ils sont un peuple de Madagascar présent dans l’extrême sud de l'île, dans une région aride couverte de ronces. Si on leur prête des origines arabes, juives mais aussi indo-pakistanaises c’est avant tout une ethnie ancrée dans une culture pastorale des plus austères. S’exprimant dans un dialecte malayo-polynésien, ils vivent dans l’une des contrées les plus arides de la Grande Île, l’Androy. A l’origine, les habitants de l’Androy étaient les Karimbola et les Mahandrovato.

Antanosy (ceux de l’île) Ce peuple est centré autour de la ville de Tolagnaro, anciennement appelée Fort Dauphin par les colons français venus s’installer dans cette région. Par la suite, cette oasis de fraîcheur, située à la croisée des montagnes, du désert et de l’Océan Indien, ne cessa plus d’être fréquentée que par pirates et marins qui marquèrent profondément son histoire. Sous la domination Merina, vers 1845, beaucoup d’Antanosy émigrèrent sur la côte Ouest de Madagascar, où ils sont encore présents aujourd’hui, notamment sur les rives du fleuve Onilahy. Certains sont marins où pêcheurs, d’autres encore pratiquent la riziculture et l’élevage ou sont encore forgerons.

Antaifasy (ceux qui vivent dans les sables) Ils constituent une population de Madagascar vivant sur la côte sud-est de l'île, dans la région de Farafangana. Bien qu’à cette ethnie soient attribuées différentes origines (égyptienne, polynésienne et malaisienne), il n’en demeure pas moins que c’est un peuple riche de nombreuses traditions mais aussi d’un passé historique et culturel. Installés jadis dans le sud-ouest de Madagascar, les Antefasy ont progressivement migré vers le sud-est pour échapper à de nombreux conflits entre tribus dans le courant du XVIème siècle

Antambahoaka (où il y a beaucoup de population les Antambahoaka sont groupés autour de la ville de Mananjary dont le nom signifie Qui est respecté, honoré, sur la côte Est de Madagascar. Cette ville, centre commercial important grâce à son port de batelage et à la proximité du Canal des Pangalanes, est à l’origine un centre de peuplement arabe qui forme de nos jours le peuple des Antambahoaka. Ils se disent descendants de Raminia, personnage en provenance de la Mecque vers le Xème ou le XIème siècle.
Ainsi leur culture et leurs traditions demeure empreintes d’Islam et plusieurs rituels d’origine arabe sont perpétués. La consommation du porc est interdite, leur costume traditionnel ressemble à un vêtement jadis porté par les commerçants arabes et tous les sept ans a lieu la fête traditionnelle de la circoncision, encore appelée Sambatra. Elle se déroule à Mananjary et à cette occasion plusieurs milliers de jeunes garçons sont circoncis. Cette cérémonie qui peut durer de deux semaines à trois mois après le début des festivités, a toujours lieu pendant la saison sèche. Antandroy (Ceux des épines) Comme leur nom l’indique, peuplent la région la plus sèche, donc la plus pauvre de Madagascar. Dotés d’un caractère dur forgé par une terre rude, ils sont actuellement les descendants de valeureux guerriers et leur courage demeure légendaire.

Anttaimoro (ceux des rivages) Ils seraient les descendants des navigateurs et commerçants arabes venus chercher vivres et marchandises sur la côte Est de Madagascar, dès le VIIème siècle. Les Antaimoro conservent encore des manuscrits du Coran et de grands livres appelés Sorabe qui signifie Grande et Sainte écriture, dans lesquels sont réunies les formules magiques arabes, à vocation médicale, les sortilèges ainsi que les histoires des différents clans Antemoro. Ce peuple cultivé connut très tôt l’écriture arabe, l’art divinatoire et l’astrologie. Le papier Antemoro, de couleur blanche écrue, réalisé entièrement à la main et séché à l’air libre continue d’être fabriqué de nos jours. Cependant il n’a plus qu’une valeur décorative, alors qu’il était essentiel et recherché par les lettrés de l’époque.
Ce papier épais et granuleux, composé de fibres végétales et incrusté de fleurs séchées représentant des bouquets le plus souvent, couvre reliures, papiers à lettres, abats jours et tapisseries.

Antaisaka (ceux qui viennent des Sakalava) Très tôt, ils s’installèrent sur la côte Est de Madagascar pour fournir des travailleurs temporaires dans les régions où la main-d’œuvre faisait cruellement défaut. C’est le prince Sakalava Andriamandresi qui s’installa, voilà plusieurs siècles sur les bords de la Mananara et donna naissance à l’ethnie Antesaka. Ce peuple Antesaka, de renommée guerrière, donna du fil à retordre à plusieurs envahisseurs venus tenter de les conquérir et notamment à la Reine Ranavalona 1ère qui envoya près de 10 000 soldats au XIXème siècle pour les dominer.

Bara (ethnie composée de pasteurs nomades) Passée la porte du Sud, on pénètre en territoire Bara , une sorte de no man’s land reculé et pratiquement désertique, une grande prairie ponctuée de palmiers Satrana. Les grands et forts Bara sont une ethnie composée de pasteurs nomades qui parcourent les grands espaces à la tête d’immenses troupeaux de zébus, symbole de richesse et fierté de tout un peuple. Le vol de bétail, encore d’actualité, est une tradition ancestrale. Acte glorieux et courageux, plein de séduction, par lequel, le Dahalo (voleur de bétail) prouve sa bravoure et ainsi reçoit les faveurs des belles demoiselles Bara. Dès leur plus jeune âge, les Bara sont initiés au rodéo ainsi qu’à la lutte à mains nues appelée Ringa. Ces manifestations sont l’occasion de réunir la population nomade Bara. Autrefois le Ringa, sport spectaculaire, constituait un entraînement physique au combat.
Ces fêtes sont accompagnées de musique et de la curieuse danse du Papango, au cours de laquelle un homme juché sur un poteau de bois mime l’envol d’un oiseau de proie.

Betsileo (les nombreux invincibles) L'histoire du peuple Betsileo est, comme leur nom l’indique, une histoire de conquêtes. Dès le début du deuxième millénaire, les ancêtres des Betsileo arrivèrent des côtes Sud-est de Madagascar. Le récit du peuple. Dans la culture locale subsistent des traces d’origines arabes et indonésiennes. Leur région est située plus au Sud de l’Imerina et lorsque la puissance des souverains Merina s’est affirmée, au début du XIXème siècle, les Betsileo qui avaient longtemps lutté contre la domination de leurs voisins, ont cédé face aux assauts des armées Merina et l’un après l’autre, les rois du Betsileo ont prêté allégeance.

Betsimisaraka (nombreux inséparables) Situés entre Mananjary et Vohémar ils forment le groupe le plus important de la côte Est de Madagascar. Ce pays est celui des grandes pluies tropicales, de la forêt dense et de la végétation luxuriante. Ce peuple joyeux aime la danse collective caractérisée par un balancement des hanches et une lenteur dans le rythme qui rappellent les danses polynésiennes. La nature généreuse qui les entoure se retrouve dans leur expression corporelle douce et chaleureuse, accompagnée par une flûte, un tambour, un accordéon ou un bandonéon, héritages d’une colonisation passée. L’origine de l’histoire des Betsimisaraka se situe vers 1720, lorsque Ratsimilaho, fils naturel du pirate Thomas White réussit à soulever les Antavaratra et à s’emparer de Fénérive qui signifie Où il y a mille guerriers.
Il se fit alors proclamer roi par ses guerriers et son peuple prit le nom de Betsimisaraka. Ils élurent domicile sur cette côte Est de Madagascar, entre l’Océan Indien et le canal des Pangalanes. Sur cette même côte, de nombreux comptoirs de commerce furent établis par des étrangers et les populations locales se mirent à cultiver poivre, vanille, café, girofle et fruits qu’ils destinèrent à l’exportation.

Bezanozzano (les nombreux qui ont de petites tresses) Le nom de ce peuple provient de leurs coiffures originales et désignait de petites brindilles.
Leur royaume s’étendait, avant la domination Merina du roi Andrianampoinimerina jusqu’au village d’Ambatomanga. Aujourd’hui, la population Bezanozano vit dans la vallée du fleuve Mangoro, la région de l’Ankay et à proximité de la ville de Moramanga. Tout comme les autres habitants des hautes terres, ils vivaient dans des villages fortifiés, situés au sommet des plus hautes collines. Autrefois, les Bezanozano étaient spécialisés dans le transport de marchandises, à dos d’hommes entre la capitale et la côte Est de Madagascar.

Karana ou Karanes (de Quran, le Coran) sont des Indo-Pakistanais émigrés à Madagascar à la fin du XVIIe siècle, pour la plupart chiites, ne sont pas à considérer comme ethnie

Mahafaly (qui rend heureux ou qui rend tabou) Longtemps redoutés, ces guerriers vivent sur le grand plateau calcaire qui borde la côte Sud-ouest. Cette région aride est réputée pour sa grande sécheresse et pour sa végétation rare, faite d’épineux. Les Mahafaly vivent en petits groupes clairsemés. C’est un peuple de pasteurs, vivant dans des conditions extrêmes, se nourrissant de maïs, de mil, de lentilles, de manioc et de tubercules sauvages et ayant un amour immodéré pour les bœufs. Tout comme la plupart des ethnies de Madagascar, ils ont le culte des morts et leur art funéraire, très particulier, est caractérisé par l’érection d’Aloalo, sortes de poteaux de bois sculptés représentant des scènes de la vie quotidienne et des animaux, sur les tombeaux de leurs défunts. Les Mahafaly sont très manuels et leur artisanat est de plus en plus connu et recherché. Ils se distinguent dans la sculpture du bois, l’orfèvrerie et les tatouages Merina (Ceux du pays élevé) Ils occupent la région d’Antananarivo, appelée Imerina. On pense qu’ils ont gagné les Hautes Terres après leur arrivée à Madagascar vers le Xe siècle en provenance d’Indonésie ou de Malaisie. Ils s’installèrent tout d’abord par petits groupes à proximité des vallées de l’Ikopa et de la Sisaony, dans des villages fortifiés. Selon la tradition, le berceau du peuple Merina se situerait autour des localités d’Ampandrana et d’Imerimanjaka où vécut la Reine Rangita. Ce n’est que plus tard, sous le règne d’Andrianjaka, qu’Antananarivo devint capitale du royaume. Le nom d’Imerina fut prononcé la première fois vers la fin du XVIe siècle par le roi Ralambo (1575-1610), qui baptisa son royaume “Imerina Ambaniandro” (le pays élevé sous le soleil)

Merinas ou Mern forment un peuple occupant la partie nord des hautes terres centrales de Madagascar, gravitant autour de la région d'Antananarivo. Le dialecte merina est une branche du malgache, une langue austronésienne faisant partie de la branche malayo-polynésienne. Si au départ le peuple s’installa au départ dans les riches vallées de la Sisaony et de l’Ikopa formant la vallée de l'Imerina, il s’étendit rapidement en un grand royaume sous le règne d’Andrianjaka et des différents rois et souveraines qui se sont succédé

Sakalava (ceux de la longue plaine) Toute la région Ouest de Madagascar est principalement habitée par le peuple Sakalava. A l’origine, ces populations étaient de tradition pastorale et nomade, aujourd’hui leurs styles de vie se sont diversifiés et certains Sakalava se sont détournés de l’élevage. Leur nom que l’on traduit par signifie en réalité Le long pays de Saka. La province d’Isaka (d’où vient le mot Saka) est située sur la côte Sud-est de la Grande Île, d’où étaient issues les principales familles Sakalava, avant leurs migrations successives et leur établissement dans l’Ouest de Madagascar.

Sihanaka (ceux qui errent autour des marais) Ce groupe occupe la région du “Lac Alaotra” au Nord-est de l’ancien royaume Merina. Ce sont essentiellement des pêcheurs et des riziculteurs.
L’origine des Sihanaka serait, d’après Longuefone, des Antesaka, ou Antemasihanaka, habitant les régions marécageuses des environs de Vangaindrano (sur la côte Sud-est de l’île) qui auraient émigré dans la région du Lac Alaotra et donné leur nom à la population actuelle. D’après la tradition orale, les Sihanaka seraient originaires d’un lieu qui a pour nom Masianaka et situé au Sud de l’Imerina. C’est sous l’impulsion de leur chef que le clan décida de s’installer près du Lac Alaotra. Au XVIIe siècle, François Martin alors traitant à Fénérive participa à une incursion en pays Sihanaka. Cette expédition dont il fait le récit avait pour but de s’emparer de bœufs en représailles aux razzias Sihanaka en pays Betsimisaraka. Les tombeaux traditionnels Sihanaka sont caractérisés par un monticule de terre auprès duquel est érigé un “jiro” ou mat funéraire fourchu, atteignant une taille conséquente (8 à 10 mètres de hauteur). Les “fototra” sont des poteaux moins élevés surmontés de crânes de bœufs. Les “sary” sont des mannequins funéraires en bois ou en “zozoro” (papyrus) censés représenter le défunt.

Tanala (ceux qui vivent dans la forêt) Les Tanala peuplent la région forestière située au Sud Est de l’île entre la région côtière fief des Antemoro et les Hautes Terres occupées par les Betsileo. Ce groupe tire de la forêt la quasi-totalité de ses ressources. La chasse, la collecte de plantes et de miel sauvage, mais aussi l’abattage du bois, la traditionnelle culture du riz sur “tavy” (terrains déboisés par le feu) et la culture du café sont les principales occupations de cette population de la forêt. Les Tanala maîtrisent une pharmacopée traditionnelle. Ainsi certains guérisseurs connaissent les vertus de plusieurs centaines d’espèces de plantes. L’habitat Tanala présente encore aujourd’hui le même aspect que celui des siècles derniers. La tradition veut que la disposition des cases soit régie par un ordre précis. Les hauteurs de la colline sont occupées par les cases des anciens tandis que l’habitat des jeunes se trouve plus bas. Une “tranobe” ou maison collective est bâtie généralement au milieu du village et fait office de lieu d’assemblée.

Tsimihety (les non coupés) Situés plus à l’intérieur des terres ils ont une réputation d’indépendance et de force tranquille. A la mort d’un roi Sakalava, ils refusèrent de se couper les cheveux, en signe de deuil et affirmèrent de cette manière leur indépendance. Ils constituent actuellement un peuple d’éleveurs et de riziculteurs et sont largement répandus dans toute la partie Nord-Ouest de l’Île de Madagascar Vezo (Ramer) De Tuléar à Morombe, l’immense barrière de corail longe la côte, sur quelques deux cent cinquante kilomètres. C’est essentiellement sur cette frange côtière que vivent les Vézos. Marins, ils utilisent une pirogue à balancier qui leur permet d’atteindre le récif. Ils vivent en symbiose avec le grand lagon. Les techniques de pêches ainsi que les matériels, sont restés traditionnels même si quelquefois le filet en nylon a remplacé celui composé de fibres de baobab, lesté de coquillages.Le harpon, la pique et le filet sont les principaux instruments de pêche. Une fois les prises ramenées à terre, le poisson est le plus souvent séché au soleil et fumé afin d’être conservé durant des semaines. Il pourra être revenduou échangé contre du sel, des tissus, du pétrole et autres produits. Nomades, les “Vezo” parcourent la côte ouest durant la saison sèche (près de 4 mois par an) à la recherche de sites plus poissonneux.

Vézos En malgache Vézos, parfois appelés les « nomades de la mer », forment un peuple de Madagascar qui occupait autrefois toute la côte ouest de la grande île et vivant essentiellement de la pêche. Les Vézos sont l'une des dernières ethnies nomades du pays. Pêcheurs, ils partent loin de leur village. Durant cette période,ils bivouaquent dans les dunes, utilisant la voile carrée de leur pirogue comme toile de tente. Les Vézos sont aujourd'hui localisés autour de la ville de Tuléar.

Zafimaniry (enfants de ceux qui désirent) Petit groupe de quelque 20 000 âmes, localisé à l’est d’Ambositra, les Zafimaniry sont considérés comme faisant partie du groupe ethnique Betsileo. Leur habitat est resté très traditionnel, construit en bois et en fibres végétales. Certains villages Zafimaniry témoignent encore aujourd’hui, de ce qu’étaient les villages Merina et Betsileo d’autrefois.

Zafisoro Ce sont les rois qui décident qui sera élu député. En effet, fidèle à la structure traditionnelle dans l’administration des affaires de l’Etat, dans la tribu zafisoro, il revient aux rois qui sont au nombre de six de décider le candidat à élire. La tribu Zafisoro qui est composée de 10 communes et c’est à Ivato la capitale de la tribu que se trouve le palais des rois. Concernant les élections, chaque candidat devra passer un par un dans ce palais et se présenter devant les 6 rois. Il y fait un résumé de son programme en tant que futur porte-parole du peuple. Une fois après avoir entendu chaque candidat, les rois se concertent entre eux pour décider du candidat à élire. Et il revient aux conseillers des rois de transmettre à la population leur décision. C’est pour dire que la propagande est réduite à une simple formalité dans la tribu Zafisoro dans la région de Farafangana.                                                                                                                                                  

Les religions et les sectes à Madagascar

« La misère est grandissante et les espoirs des Malgaches en la religion n'en sont que plus importants. Celle-ci occupe une place si prépondérante sur la grande île qu'elle n'hésite pas se faufiler dans les dédales d'un pouvoir dirigé" par un président "fou de dieu", un Georges Bush local, qui s'appuie sur celle-ci pour asseoir son pouvoir et maintenir la population dans un état léthargique et de misère grandissante.

Il est d'une évidence certaine, que le pouvoir actuel essaie subtilement de s'éloigner de l'influence française, mais pas trop, car le pays a encore besoin de l'aide financière déjà énorme que la France lui consacre. Un rapprochement politique et spirituel entre Madagascar et États-Unis serait à leur avis bien favorable, car aux yeux des Malgaches qui n'aiment guère les Français (ils n'ont pas encore compris et passé le temps de la colonisation), les Américains avec leurs sectes et leurs religions sont spirituellement beaucoup plus proches; nous Français sommes trop écartés des voies religieuses et la séparation de l'église et de l'état n'est pas du goût du président Ravalomanana.

De loin, le grand bâtiment de tôle et de béton beige ressemble à un hangar à avions, à un quelconque entrepôt portuaire. Il n’y a que l’immense croix barrant la façade qui permet de reconnaître le temple de Jesosy Mamonjy (Jésus le Sauveur), un culte évangéliste. En ce dimanche pluvieux et frais, des milliers de fidèles, engoncés dans des anoraks élimés, convergent vers les dizaines de portes de cette « église », plantée au bord d’une des grandes avenues d’Antananarivo. Josepha, une main gantée serrée sur un petit chapelet de plastique, trotte vers l’entrée en marmonnant une prière. Comme la plupart des 200 000 adeptes que revendique Jesosy dans la Grande Île, Josepha est une ancienne fidèle de l’Eglise réformée. « Je suis venue ici où on enseigne la vraie Bible, on aime Jésus », glisse-t-elle avant de s’engouffrer dans l’église. C’est un petit dimanche. On ne compte ce matin-là que 7 000 personnes, priant, ferventes, les paumes tournées vers le ciel ou à genoux, la tête posée sur le banc. Les grands jours, le culte est suivi par plus de 20 000 fidèles.

Derrière l’autel, aux allures de scène de meeting politique, le révérend Ratafy tonne les bras grands ouverts et menace les pécheurs de toutes sortes de sanctions divines. Dans un coin, deux policiers, des « RG » locaux, surveillent l’assistance. Depuis la mort du pasteur Daoud, un Américain fondateur de l’Eglise, ses successeurs se livrent à de sourdes luttes de pouvoir, par procès et commandos musclés interposés. Au cœur de ces négociations : l’accès au denier du culte. Les fidèles sont généreux et les « aides » venues de l’étranger, en particulier des Etats-Unis, abondantes.

A Antananarivo, personne ne s’étonne de la richesse ni des dimensions gigantesques de ces lieux de prière. « L’argent est la raison d’être de ces sectes, explique Richard Andriamanjato, pasteur calviniste et ancien président de l’Assemblée nationale. Elles imposent la dîme à leurs membres puis elles se servent de ces sommes pour se développer en offrant aux miséreux à manger, des vêtements ou des soins. » Arrivées dans la foulée de l’ouverture démocratique du début des années 90, ces associations cultuelles se font de plus en plus pressantes, profitant de la perte de pouvoir d’achat qui depuis deux ans accable les plus faibles. Nul n’a tenté de les recenser. Mais on estime que plus d’un quart des habitants d’Antananarivo adhère à l’une ou à l’autre de ses sectes.

Au centre de la capitale, le bas quartier de Manarintsoa-Isotry offre un terreau fertile aux prêcheurs de tous les horizons. Ici, on est pauvre. Une large majorité des habitants vit avec moins d’un dollar par jour. Les services publics n’existent quasiment pas. Pas plus que la sécurité. « Les Malgaches ont toujours été très croyants. Il est donc facile de leur imposer Dieu comme dernier recours », rappelle Solo-Raharinjanary, doyen de la faculté d’Antananarivo. En quelques années, les rues de ce quartier, des allées boueuses bordées de cabanes en planches, de rares maisons rongées d’humidité peuplées de gamins loqueteux, se sont emplis d’église, de temples et de maisons de Jésus en tous genres. Les Messagers du Christ, les Lecteurs de la Bible ou les Témoins de Jéhovah côtoient les grandes et les petites obédiences américaines des mormons ou de la Winner’s Chapel. Tous prélèvent leur écot et possèdent leurs « ONG » qui suppléent à peine aux carences de l’Etat. Rien de choquant pour Jane Rambelonarosoa, présidente du quartier. « Prier le Seigneur est la vraie solution aux problèmes car lui seul peut nous aider. » Longtemps pieuse catholique, elle a rejoint il y a deux ans la communauté des "kibanguistes", l’« Eglise de Jésus-Christ sur terre et de son envoyé spécial Simon Kibanga ». Depuis, elle vit avec ses 5 enfants et une vingtaine d’autres familles autour du temple et du représentant local de cette secte, un ancien syndicaliste et militant d’extrême gauche. « Nous travaillons tous ensemble comme le demande le pasteur et nous partageons tous »

Pour endiguer la perte de ses fidèles, la puissante Fédération des Eglises de Madagascar (FFKM), qui regroupe les catholiques, les protestants, les anglicans et les luthériens, a réagi. A son tour, elle a multiplié ses écoles et ses associations caritatives. Avec un succès limité et attendu aux yeux de Désiré Ramakavelo, un ancien ministre de la Défense. L’homme, longtemps proche du président Marc Ravalomanana, se dit aujourd’hui « opposant modéré » : « Ceux qui imaginent que la prolifération de sectes n’est liée qu’à la pauvreté se trompent. C’est aussi un signe du manque de confiance dans les Eglises traditionnelles car elles sont trop proches du pouvoir. » Le président ne cache être proche de la FFKM qui l’a soutenu lors de son arrivée au pouvoir en 2002. Une alliance qui, après trois ans de pouvoir, n’a fait que se renforcer. Au début de l’année, Marc Ravalomanana a ainsi été réélu vice-président laïc de l’Eglise réformée. Il n’a pas hésité non plus à prêter, via la Banque mondiale, 900 millions de francs malgaches (environ 85 000 €) à la FFKM pour organiser son congrès. En mars dernier, dans un discours, Marc Ravalomanana a même appelé à la mise en place d’une « théocratie » dans la Grande Île. « Les grandes Eglises ne peuvent plus être le centre des contestations sociales qu’elles étaient. Les croyants se tournent donc vers d’autres cultes qui pourraient finir par incarner une forme d’opposition », assure Lucile Rabearimanana, professeur d’histoire politique à l’université d’Antananarivo.

Reste que, pour l’heure, la majorité des nouvelles « croyances » se gardent bien de revendiquer un pouvoir temporel. La chute de l’Eglise universelle du royaume de Dieu leur a servi d’avertissement. En février dernier, ce puissant courant religieux, d’origine brésilienne, a brutalement été fermé et 34 pasteurs étrangers expulsés. Officiellement, le décret sanctionnait un blasphème, l’autodafé de plusieurs bibles par un religieux de l’ordre quelques jours auparavant. Une raison qui fait sourire un haut fonctionnaire malgache. « Tout le monde sait qu’en fait le plus grand péché de cette secte est de s’être trop clairement rapproché de l’opposition et de l’ancien président Ratsiraka.»

 Tanguy Berthemet (21 juillet 2005) Le Figaro

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